'
Conditions économiques | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
"Gobbeuses" de minerai 1900 (amiante) Musée McCord 1996-335,47 Gobbeuses d'amiante 1900 Musée McCord 1977-129 Ces femmes et souvent de jeunes garçons devaient casser les blocs de minerais au marteau à main pour en dégager l'amiante. Il est facile de s'imaginer la poussière d'amiante que ça devait soulever et qu'ils respiraient. On connait la toxicité de la poussière d'amiante et ses effets sur les poumons. |
Amidonneuse de linge 1901 Musée McCord 85031181 Femmes au travail à la Dominion Corset en 1934 BANQ: HUE-PYX-IUG-F Hommes au travail à la Dominion Corset BANQ: HUE-PYX-IUL-R Les deux photos d'employés de la Dominion Corset illustrent bien la ségrégation des tâches entre celles attribuées aux femmes et celles aux hommes. Ici, on voit les femmes faire le travail de couturières, un travail très manuel, alors que les hommes moins nombreux sont à la conception des produits même si ce sont des produits pour les femmes. Il était impensable à ce moment qu'une femme aurait pu être à la conception. En plus, jusqu'à la fin des années 1950, la femme qui se mariait ne pouvait plus travailler à l'usine! |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En 1911, 21% soit 7 810 travailleurs sont des employés de manufactures. Il s’agit de la catégorie d’emplois avec les plus mauvaises conditions de travail (population active de 37 190 personnes à Québec, main-d’œuvre excluant les employés administratifs et les employeurs). Pour ce type de travailleurs, le salaire annuel moyen passe de 285$ en 1900 ( 5 540$ en $ de 2011) à 338$ en 1910 (6 570 en $ de 2011),
Les ouvriers du bâtiment (10,4% de la main-d'œuvre en 1911) et les débardeurs, hommes de métier pour la plupart, se rangent dans la catégorie des "privilégiés". Pourtant, compte tenu du chômage saisonnier, rares sont ceux dont le revenu excède 600$ en 1911 (11 664$ en $ de 2011),
Les journaliers à l'emploi de la cité, paveurs de rues, poseurs d'aqueduc, charretiers, etc., reçoivent à peine plus de 400$ (7 776$ en $ de 2011),
En 1911, le revenu de l'instituteur laïque se chiffrait à 550$ (10 693$ en $ de 2011) et celui de l'institutrice à 220$ (4 276$ en $ de 2011),
Alors que le salaire d'un travailleur de manufactures n'augmente que de 18,5%, pendant la période de 1896 à 1914, le coût du logement double. En plus des loyers, les dépenses essentielles comme l'alimentation et le combustible connaissent des hausses marquées. Par exemple, dans la Basse-ville de Québec, le coût de l'alimentation a crû de 56,5% et le prix du combustible grimpe de 40%, de 1900 à 1913. Il est facile d'imaginer les conditions de vie difficiles dans lesquelles étaient plongées les familles de travailleurs,
Afin de mieux imaginer les conditions dans lesquelles vivaient ces familles à cette époque, j'utiliserai un article paru dans le journal le 18 janvier 1909 de L’Action sociale ( devenue L’Action catholique à partir de 1915). Il y est dressé un état des revenus et dépenses de travailleurs de la chaussure alors en plein conflit de travail.
|
Les chiffres de cette analyse sont ceux, pour chaque métier, du revenu d’un père de famille moyenne avec 5 enfants en bas âge. Ils tiennent compte aussi du type d’association ouvrière dont ils font partie. Comme on le dit dans l’article d’où proviennent ces chiffres:
|
À compter du 1er mai 2011, le salaire minimum est passé à 9,65$ l’heure soit : 386$ par semaine. Ce montant de 386$ représente une semaine normale de nos jours de 40 heures. Pendant cette période, elle était plutôt de 54 heures et même 60 heures. En prenant comme base la semaine de 54 heures, le salaire hebdomadaire minimum d'aujourd'hui vaudrait 521,10$. On peut constater que l’ouvrier de 1908 gagnait environ le quart du salaire minimum d’aujourd’hui, soit:
De nos jours, on pense que le salaire minimum est considéré sous le seuil de la pauvreté. Il n’est pas bien difficile d’imaginer les difficultés monétaires des ouvriers de cette époque avec une famille de 5 enfants en bas âge. Compte tenu, du faible revenu de ces gens, et de l’absence presque totale de protection sociale. La maladie devient un risque épouvantable, En effet, à cette époque, l'assurance-maladie n'existe pas. Tous les soins doivent être payés. Si en plus, c'est le gagne-pain de la famille qui est malade alors c'est catastrophique. Ces familles devaient compter sur les organisations caritatives, privées, souvent des organisations religieuses. Aujourd'hui, surtout au Québec, la population compte sur les pouvoirs publics pour assumer le soutien aux nécessiteux. À cette époque, ce n'était pas du tout le mandat des pouvoirs publics. Je ne crois pas malgré le dévouement de ces organisations caritatives que le soutien des pauvres était aussi bien qu'aujourd'hui ( mon éditorial). |